Cette année, on l'affirme, le Raid28 passera par Port Royal et Milon la Chapelle. Alors pour faire efficace, on a décidé d'aller y faire un tour. Info ou Intox ? Si c'est vrai, on n'a pas fini d'en parler et moi j'aurais bien gagné ma journée...
Fred. O.
Vous l'avez tous constaté, le froid est de retour.
Feu de cheminée, télé sous la couette, vin chaud à portée de main, télécommande à portée de main, femme lascive les yeux pleins d'amour à portée de main, tout est dans l’ordre des choses.
Mais le froid révèlant aussi les plus bas instincts de Papy Turoom, le voilà avec ses acolytes la bave aux lèvres en train de nous concocter un WE un peu atypique Mi Janvier.
Et pour pouvoir mieux apprécier cette grosse plaisanterie, quoi de mieux qu’une nuit à -2° sur fond de neige, hein, quoi de mieux ? Car pour bien en ch… en Janvier, autant en avoir déjà bien ch… en Décembre. CQFD, ça se tient.
Nous voilà donc partis avec Anne Marie, Gilles, Yves, Marc, JF, Marc et Bernard, laissant au passage Frédérique en pleine introspection avec son angine, son nez rouge sans vin chaud à portée de main, les yeux pleins d’amour quoique fiévreux à portée de main, les mouchoirs à portée de main et son oreiller presque à portée de main. Au lit.
Je rappelle qu’au programme des festivités était prévu un apéro chez Fred, une petite sortie et des crêpes chez Fred (enfin, c’était mon interprétation à moi). Changement de programme donc, Fred nauséeuse ayant tout juste réussi à nous faire un super gâteau avant de s’occuper à plein temps de ses microbes.
Milon. Joyeuse bourgade traversée par une rue unique, un croisement au milieu du bled. Et nous voilà déjà perdus en voiture hésitant à prendre le seul embranchement.
Début du match : JF :0, Gilles :0.
J’ai un doute affreux pour la suite de la CO.
Car on fait une CO, une vraie, avec 30 balises, départ 21h. Sauf que les balises étaient en place il y a quelques mois, on poinçonnera donc sur un carton virtuel des balises non moins virtuelles, les pieds et les mains gelés, pas virtuellement. Quel sera mon rôle la dedans ? Poinçonneur de balises freestyle d’habitude, ce nouvel exercice ne me plait pas : lors du Raid 2009 je pouvais prouver moyennant quelques trous judicieusement placés que j’avais trouvé sans boussole la balise X ou Y, mais ici, c’est mort : c’est à l’appréciation de l’orienteur qui va pouvoir se venger. Faut s’orienter, arriver au milieu de nulle part, tenir un conseil de guerre et délibérer pour savoir si à cet endroit, 30 mètres au cap après le trou du cul du monde on peut s’autoriser à penser qu’on est pile poil sur la balise 43. Pas gagné a priori.
Donc nous voilà partis à tricoter gaiement au dessus de Milon, au milieu d’arbres déracinés par le poids des dernières tombées de neige. Déjà que le terme « rentrant » et « avancée » à quelque chose de relatif et tendancieux en plein jour, imaginez ce que cela donne de nuit, 5cm de neige au sol, autant à venir et des arbres enchevêtrés. Coup de bol, il y a au début suffisamment de ronces pour qu’on n’ai pas envie de s’éterniser et nous décidons collégialement assez rapidement que les balises 9, 8 7 et 6 étaient bien là où on venait de décider qu’elles étaient. Le tout au rythme insoutenable 4,7km/h, le peloton est déjà très étiré.
Changement de thème en partant vers Chateaufort. Nous voilà à la recherche « d’une falaise de 2m de haut, la plus à l’Est ». Au milieu des ronces, nous trouvons quelques pierres de bonne dimension, dont un bloc de grès immédiatement promu au rang de Falaise. Le tour est joué. Allez, on court et on passe les 5,2km/h en restant sur un sentier qui ressemble enfin à un sentier, un peu trop boueux au goût d’Yves qui, ayant sans doute beaucoup forci, s’enfonce dans la boue à mi mollet.
Un km plus loin, Gilles s’arrête et propose de diviser le groupe en 2 pour tenter autant d’approches de la balise vingt-et-quelque. J’oubliais que j’étais entouré de profs et de chercheurs au JDM. A presque 44 ans, au milieu de la nuit, me voilà en train de faire des devoirs… Gilles prend de plus un risque énorme car si les 2 groupes ne convergent pas et sont tous deux persuadés d’être à l’endroit de la fameuse balise vingt-et-quelque, on va se retrouver un peu comme en Côte d’Ivoire. Mais au milieu des ronces, sous la neige et les pieds mouillés, on arrive plus vite à un consensus que dans le fauteuil moelleux d’un palais présidentiel. On a tous gagné, et voilà.
Arrivée à Montigny par les bois à 23h30, nous croisons un autochtone sortant son chien-chien, nous prenant pour des dingues-dingues. On s’en va patauger vers le Manet et philosopher sur un nouveau thème : le truc un peu creusé. Pas de place à l’amateurisme, il y a des trous et des dépressions. Pour faire simple un gros trou c’est une petite dépression. Et s’il y a de l’eau dedans c’est une mare. Dépression ? Marre ? Et si on cherchait un Onsekasdela ou un Directoli ?
Nous galopons joyeusement sur les grandes allées forestières du Manet, la moyenne montant à 5,4km/h et on cherche des non balises dans des trous. Mais des trous il y en a partout. Si bien que 20 minutes plus tard, Yves ayant enfin compris le nouvel exercice se met à crier « Trou » toutes les 2 minutes jusqu’à l’arrivée. Il fayote auprès de Gilles, rappelez-vous qu’il n’est que remplaçant.
Retour par Port Royal, on regrimpe au dessus de Milon pour aboutir à la balise 10 et la boucle est bouclée. La sacro-sainte soupe Montambesque nous y attend pour caler les estomacs en manque de crèpes, les pieds et mains ayant un peu de mal à revenir à des conditions de température et de pression normales. Près de 27km parcourus en 5h, une vitesse de progression hors norme car Marc, Yves et moi avons conservé un bon rythme devant obligeant les orienteurs à faire quelques concessions sur les dernières balises. Nous tenions notre revanche.
RdV maintenant le jour « J » pour la non moins célèbre soupe du Raid28.