Chers tous,
Toutes celles et ceux qui ont eu le plaisir de faire Bures-Épône l'an dernier se souviennent encore du discours inénarrable du père d'Anne-Marie nous contant par le détail la bataille de Marathon. Quelques uns perdirent un peu de leurs illusions ce funeste jour, quand il ajoutait que la fameuse histoire du coureur de Marathon était vraisemblablement un mythe, pour ne pas dire un des premiers bidonnages journalistiques de l'histoire de l'humanité. Les Grecs ont décidément une relation un peu spéciale avec le Marathon puisqu'il est quasiment acquis que Spiridon Louis, le premier vainqueur du marathon olympique, celui dont tant de coureurs ont retenu le prénom, n'aurait pas couru la totalité de la distance mais en aurait fait une partie en véhicule !
Malgré tout, j'avais annoncé que cette histoire de Marathon avait été le cadre d'un exploit encore plus fantastique, celui d'une course non-stop de 250 km effectuée à l'époque par un certain Pheidippides entre Athènes et Sparte, où il devait aller chercher des secours...
J'ai enfin retrouvé le document d'Herodote qui atteste de cet authentique exploit. J'en ai extrait la page où, de façon tout à fait inattendue, il en profite pour adresser tous ses voeux de réussite dans la joie et la bonne humeur aux membres d'un certain JDM. Les hellénistes apprécieront !
A ceux qui seraient encore un peu sceptiques, je joins quelques explications complémentaires laissées par les barbares.
Quant au trajet emprunté, en voici un aperçu :
Il faut dire qu'à cette époque, comme le relatera plus tard un certain Auguste Lespinas, les coursiers étaient piétons, car plus endurants que les chevaux. Le Pheidippides en question n'était pas un simple Hoplite de base (celui qu'on envoit le dimanche matin chercher des croissants) mais un vrai Hemerodrome (un ultrarunner en quelque sorte).
Bon, mais me direz-vous, qu'advint-il ? Je pose la question et j'y réponds aussitôt, pour éviter un échange de courrier.
"Herodote nous dit que Pheidippides partit au lever du jour d'Athènes pour arriver à Sparte le lendemain au coucher du soleil. Sparte était à 1160 stades soit environ 250 km [note de l'éditeur: ici on se rend compte des ravages que peuvent causer les traductions dans la précision des faits...]. Découragé au pied du Mont Parthenon, Pan se fit voir à lui et lui donna la force d'aller délivrer soon message au Roi de Sparte Leonidas. Comme à Sparte, on était en pleine fête religieuse, il fallut six jours pour réunir l'armée et trois jours pour rejoindre Athènes [pas fous, les Grecs !]. Leonidas arrivera trop tard, le lendemain de la victoire de Marathon. Pourtant, la veille, la défaite ne faisait aucun doute pour le peuple athénien, alors dans l'effroi de l'armée de Darius. Il faut dire que les Grecs n'étaient que 10000 contre 70000 Perses. Mais l'armée perse, en mésestimant sans doute sa rivale, va commettre une erreur de stratégie [bien relatée à Épône] et voir sa perte. La légende nous dit qu'un autre héraut, Philippides [vous voyez la nuance...] fut envoyé encore couvert de ses armes, prévenir les magistrats d'Athènes. A la stupéfaction générale et dans un enthousiasme indescriptible [qui, malheureusement, empêcha aux journalistes présents sur place de prendre les photos qui auraient évité toute controverse ultérieure], il arrive ruisselant de sueur et blanc de poussière. Il s'écroule aux pieds des Tribuns, réunis à l'Agora, et avant d'expirer, il a le temps de proclamer "Salut, nous avons vaincu""
Il faut dire que cette histoire de dieu Pan est un peu bizarre. Mais, à l'instar de certains coureurs du JDM, Pheidippides n'avait pas une hygiène de vie irréprochable. Pour tout dire, il abusait parfois un peu de la burette.
Bref, à ceux qui regretteraient de ne pas s'être inscrits à temps à l'UTMB, je dis : essayez le Spartathlon ! Ça, au moins, c'est pas une course de mauviettes en jupettes et sandales !
Et pour revenir au sujet qui nous préoccupe, je souhaite donc une très bonne année à tout le monde, les pythies nous l'annoncent paraît-il aqueuse en début d'année...
Claude